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L’église Saint-Hubert

 

L’église paroissiale  fut aménagée en « église-halle » au XIIIème siècle.

La dédicace « Saint-Hubert » peut s’expliquer par les liens qui unissaient à l’époque l’abbaye  Saint-Gorgon de Gorze et le monastère de Saint-Hubert dans les Ardennes.

La paroisse de Waville fut créée aux alentours de l’an mil.

 

Tympan de la porte d’entrée :

La porte principale de l’église, reconstruite au début du XVIème siècle, est intéressante  par le tympan qui représente la vision de Saint-Hubert.

Une inscription sur le tailloir de la corniche, sous le tympan de l’ogive, précise la date d’exécution :

« Ceste ymage ait éstée faite des propres deniers de Messz George HUSSENET, curé de ce lieu – 1525 ».

Le bas relief décorant le tympan représente Saint-Hubert à genoux, tourné vers l’apparition.

Derrière le saint, se trouvent deux chiens de chasse, son cheval sellé et un piqueur ; on distingue une église dans le lointain.

Dans les airs, un ange ailé présente une étole à Saint-Hubert.

Parmi les sculptures du cordon intérieur de l’ogive, on remarque, au milieu d’une guirlande de feuilles et de fleurs, un lièvre auquel un personnage donne à manger. Un chien de chasse le poursuit. Dans le feuillage, à droite, se trouvent deux fleurs de lis et un piqueur tenant un chien en laisse.

Dans la partie supérieure, on distingue un personnage, un cep de vigne chargé de fruits, un homme ou un singe assis.

En haut, sur médaillon, un buste ; sur la plate-bande, un blaireau, une chouette et un ramier.

 

Architecture :

L’intérêt principal de l’église de Waville réside dans la conception de la nef :

Il s’agit d’une nef composée de trois vaisseaux  (deux latéraux et un central), qui ont la même hauteur, (environ neuf mètres), et de trois travées seulement : il n’y a pas de « bas-côtés ».

Une voûte unique, constituée de six croisées d’ogives donne une élévation remarquable à l’édifice.

On se trouve donc en présence d’une « église-halle » du début du XIIIème siècle, soit plus de deux siècles avant que ce style ne se répande en Lorraine.

Cette structure architecturale a pu être motivée, entre autres raisons, par la pente du terrain : le chœur, plus élevé que la nef, ne pouvait pas comporter de voûtes plus hautes ; les voûtes de la nef s’élèvent à une hauteur qui est en continuité avec celle de l’abside.

Le vaisseau central s’élargit de la première travée jusqu’au chœur.

La première travée, surmontée d’une tribune, comporte une arcature romane ; les deux piles carrées, massives, disposées en diagonale, étaient destinées à  supporter la tour qui fut en fait érigée au dessus du chœur, suite à des problèmes de solidité.

De hautes colonnes gothiques, à base octogonale, séparent les deux autres travées.

Toutes les fenêtres de la nef, du chœur et de l’abside sont ogivales à une seule baie en lancette.

Le chœur est roman par sa forme carrée et ses hautes fenêtres étroites, mais il comporte aussi des éléments gothiques dans son abside à cinq pans et le décor des fenêtres du chevet .

Le caractère gothique se retrouve aussi dans la sculpture décorative des chapiteaux et des culots qui est exclusivement d’inspiration naturaliste (pousses, feuilles, rameaux ), on ne trouve pas de masques grimaçants, typiques du style roman, comme à l’église paroissiale de Gorze.

Dans l’épaisseur du mur de la première travée de l’abside, côté épître, se trouve une jolie crédence à deux vasques.

Le tabernacle à ailes du maître-autel (fin XVII-début XVIIIème) est en bois doré et polychrome.

 

A la fin du Moyen-Age, l’église a été fortifiée dans le but de servir de refuge et de défense à la communauté :

les combles de la nef ont été rehaussés et couverts d’une terrasse bordée de créneaux ; la tour

surmontant le chœur a été surélevée et dotée d’un « hourd » (galerie de bois).

Une tourelle en encorbellement, visible à l’angle nord-ouest de la nef, témoigne de cette fortification : un escalier permettait d’accéder depuis la tribune jusqu’aux étages supérieurs de l’église. De même, des traces de créneaux de la terrasse au Nord sont encore visibles.

 

La formation de brèches et les infiltrations dues à l’absence de toiture ont conduit en 1736 à ce que la tour et les créneaux soient rasés et qu’une toiture soit mise en place.

Enfin, en 1769, afin d’arrêter la formation de nouvelles brèches, la tour actuelle a été construite contre l’édifice.

 

 

Fresques :

C’est au XIXème siècle que l’église connut le plus grand nombre de visiteurs suite à la découverte en 1851 de fresques représentant le « Credo des douze apôtres », recouvertes de nos jours d’un badigeon mais dont on peut voir quelques traces (la restauration de ces fresques est prévue sous la direction des Monuments Historiques).

 

Deux types de fresques, d’époque différente, ont été découvertes :

-Des fresques du XIIIème siècle, qui ont la même disposition : les personnages sont figurés pieds-nus, sans représentation de sol. Au dessus de leur tête, le nom de l’apôtre est écrit en lettres onciales.

Quatre fresques décorent la travée du chœur et représentent, côté gauche : Saint André et Saint Pierre, côté droit : Saint Paul et Saint Jacques.

Trois fresques décorent la nef, côté gauche : Saint Philippe et Saint Thomas, et à droite : Saint Barthélemy.

-Des fresques du XVème siècle, très abîmées et rendant les personnages méconnaissables.

 

 

Fresques murales de WAVILLE, 13ème siècle

Mises à jour en 1851

(d’après G. Boulanger)

 

Ce document a été rédigé d’après les sources suivantes :

 

J.REISDORFER

Peuplement et occupation du sol dans la vallée du Rupt de Mad des origines à la fin du Moyen Age .

Thèse de doctorat de 3ème cycle-Université de Nancy II- 1987 .

Saint-Hubert de Waville : naissance de la paroisse – histoire de l’église.

 

Realisé par : Michel Herby

 

Sources :

In Le Pays-Haut – N° 3-4 –1990.

P.SESMAT

L’église de Waville. Réflexion sur l’origine des Eglises-Halles en Lorraine.

In Patrimoine et Culture-Ouvrage collectif- Ed.Serpenoise Metz-1983.

L.COLLIGNON-C.MOLINA

Notes historiques sur la vallée du Rupt de Mad- Ouvrage dactylographié.

Panneau extérieur :

 

EGLISE SAINT- HUBERT

 

Eglise-Halle fortifiée fondée sur un oratoire du Xème siècle.

Nef du XIIIème siècle.

Le clocher de 1769 a été construit devant l’église afin d’arrêter la formation de brèches dans la partie sud, causées par les mouvements de terrain.

Sur le côté nord-ouest (à gauche de l’entrée), on remarque les vestiges d’une tourelle en encorbellement qui permettait d’accéder aux combles et à l’étage fortifié, refuges pour la population en cas de danger.

Sur le tympan de la porte d’entrée, datant du début du XIVème siècle, est représentée la vision de Saint-Hubert.